Le vieillissement

Qu’est-ce que c’est ?
C’est l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui accompagnent l’avancée en âge. Ce processus n’est pas simplement biologique, mais implique aussi des corrélats comme l’aspect social, économique, culturel et psychologique, dont plusieurs peuvent agir comme facteurs de risque et de protection. Notez qu’il y a plusieurs définitions du vieillissement, et ce, selon la perspective mise de l’avant (sociale, administrative, biologique, utilisation des soins de santé, etc.). Cela dit, le vieillissement est inévitable, lent et progressif.
Différences entre vieillissement réussi, habituel et difficile (pathologique) ?
Avec l’âge, il y a une diminution progressive des compétences fonctionnelles de nos organes, qui est modulée par les problèmes de santé rencontrés au cours de notre vie. L’on devient ainsi plus fragile, et ceci bien entendu diffère selon les personnes, mais aussi à l’intérieur de chaque personne (d’un organe à l’autre). Il faut comprendre le vieillissement comme un processus dynamique et non figé dans le temps. On peut alors penser qu’un vieillissement réussi est celui où la personne demeure avec un fonctionnement physique, mental et psychosocial satisfaisant alors que le vieillissement habituel implique des atteintes fonctionnelles sans pathologies ou conditions bien définies. Le vieillissement difficile, quant à lui, est marqué par un état de dépendance et la présence de pathologies sévères (respiratoires, cardiovasculaires, fonction rénale, système immunitaire, etc.).
Qu’arrive-t-il au niveau du cerveau lorsqu’on vieillit ?
Tous les cerveaux vieillissent, mais chacun à son propre rythme, influencé par nos parcours de vie. Ainsi avec l’âge, il semble y avoir des modifications au niveau de l’attention et de la mémoire, et au niveau de la vitesse de traitement de l’information. Les connaissances accumulées semblent se maintenir, mais il y a plus de difficultés à les utiliser de manière flexible et adaptée. Cela, bien entendu, varie d’une personne à l’autre, en lien avec les facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques, etc.
En vieillissant, certains circuits neuronaux deviennent moins efficaces et la communication entre eux s’altère. La circulation sanguine peut également être affectée, avec un cœur qui pompe moins efficacement, des veines qui se durcissent et des lésions vasculaires qui peuvent apparaître. Ces changements rendent l’irrigation cérébrale moins optimale. Ainsi, certaines variations deviennent évidentes, comme des activités qui prennent plus de temps, une fatigue mentale plus marquée après des efforts, des difficultés occasionnelles à trouver ses mots, des oublis comme égarer ses clés, ou une inquiétude accrue pour ses proches ou des tâches non réalisées.
Certains facteurs comme l’éducation, la vie sociale, une bonne hygiène de sommeil et d’alimentation, une diminution du stress peuvent aider au maintien des fonctions cognitives. Alors que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète, les troubles visuels et auditifs, la consommation d’alcool et de substances, le trouble dépressif, etc., agissent comme des facteurs de risque.
Mais au vieillissement normal, peuvent s’ajouter plusieurs formes de vieillissement pathologique au niveau du cerveau, communément appelées les troubles neurocognitifs. Le trouble neurocognitif (TNC) désigne des symptômes liés à des maladies cérébrales, souvent irréversibles, qui impactent les capacités cognitives et entraînent des changements de comportement. Le TNC peut être léger, où l’individu parvient encore à gérer certaines activités, ou majeurs, entraînant une perte d’autonomie significative.
Dans les TNC, la personne perd ses repères et son entourage ne la reconnaît plus (changement d’humeur persistant, stress, anxiété excessive, perte d’intérêt, difficultés à s’exprimer, trouver ses mots, nouveaux comportements étranges, etc.). Ceci est à distinguer des comportements normaux qu’on voit apparaitre avec l’âge, comme oublier parfois les noms, les rendez-vous, les sujets de conversation, les articles à l’épicerie, égarer ses clés, ses effets personnels, être fatigué, moins motivé, avoir besoin d’aide pour prendre certaines décisions financières complexes ou gérer les imprévus, etc.
La plus répandue des TNC est la maladie d’Alzheimer. Celle-ci est à distinguer des autres TNC (démence à corps de Lewy, démence vasculaire, dû à la maladie de Parkinson, etc.).
Signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer (selon la Société Alzheimer Canada) :
- Perte de mémoire (ici l’on parle d’oublier fréquemment des évènements récents et importants et non un rendez-vous ou le nom d’un collègue)
- Difficultés à exécuter des tâches familières (cuisiner, écrire, s’habiller, etc.)
- Jugement affaibli (prise de risques déraisonnables)
- Problèmes de langage (difficulté à terminer ses phrases, substitution de mots, etc.)
- Pertes d’objets (ici la personne peut ranger des choses dans des endroits inappropriés, fer à repasser dans le congélateur)
- Difficultés avec des notions abstraites (ne plus comprendre le sens des chiffres et faire des dépenses importantes qu’on ne fait pas d’habitude)
- Changements au niveau de l’humeur ou des comportements (changements d’humeur rapides sans raison apparente)
- Changements au niveau de la personnalité (passer d’une personne ouverte à renfermée et méfiante)
- Désorientation dans l’espace et le temps
- Manque d’enthousiasme (passivité et désintérêt sans discours dépressif)
Y-a-t-il des choses que je peux faire ?
Si vous êtes inquiets (pour vous) discutez-en avec un professionnel de la santé. Si votre inquiétude concerne une personne de votre entourage, faites-lui part de vos observations et de vos inquiétudes et n’hésitez pas à consulter un professionnel. Il existe certains outils dits de débrouillage ou de dépistage rapide qui peuvent être utilisés.
Que puis-je faire pour favoriser ma santé globale ?
- L’éducation et les activités (réflexions, loisirs, sociales et professionnelles, bénévolat, etc.) peuvent aider en favorisant le maintien de l’initiative et la planification.
- Demeurer actif et faire de l’exercice, tout en faisant attention au traumatisme crânien, peuvent aussi aider.
- Maintenir une routine de vie quotidienne (un but quotidien) et favoriser une bonne hygiène de sommeil et d’alimentation (réduire l’alcool, la consommation de tabac, etc.).
- Prendre soin de votre santé mentale et apprendre à gérer le stress.
- Prendre soin de son corps (ouïe, vision, etc.) et de son cœur.
Soutien aux proches
Lorsque vous aidez un proche vivant avec un TNC, il est important de considérer la personne et ses besoins, tout en respectant son espace personnel, son sentiment de confort et sa sécurité et l’aider à favoriser son autonomie. Au fil du temps, il peut arriver qu’une personne âgée doive quitter sa maison, cette décision difficile doit se prendre lorsque les enjeux de sécurité surpassent les avantages à demeurer à la maison. Sachez qu’il n’y a pas de recette magique.
Être proche aidant peut être un parcours difficile. Il est important de reconnaître ses limites pour éviter l’épuisement. La « fatigue de compassion » peut survenir si l’on ne prend pas soin de soi. Il est donc primordial de reconnaître les signes de surmenage, tels que l’irritabilité, la tristesse ou le besoin de s’isoler. Prendre soin de soi, planifier les tâches et se relier à d’autres proches aidants sont des étapes cruciales dans ce processus.
Conclusion
Malgré les défis du vieillissement, il est possible de préserver et d’améliorer sa santé cognitive à travers des habitudes de vie positives et un soutien mutuel.
